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Extraits de textes (théâtre, nouvelles, romans, fragments,poèmes, chansons) textes brefs et chroniques, Liens avec d'autres sites d'artistes croisés sur ma route. J'attends d'autres rencontres artistiques, d'autres projets, des propositions pour créer ensemble.
.J'écris pour le théâtre, et aussi des romans, des nouvelles, des scénarios, de la poésie. J'ai enseigné l’anglais et le théâtre en lycée, Membre du GRETE ( théâtre / éducation) , des E.A.T , du PEPS. Je mène des actions et monte des projets concernant le théâtre et les auteurs avec le Théâtre des 1001 portes et parfois en partenariat avec Liber Libra.
Lectures, mises en espace ou mises en scène, stages.
consigne: un évènement chamboule tous vos plans....Le texte doit contenir les mots ( dans l'ordre) "Il fallait bien que ça arrive..."
Tragédie
Il fallait bien que ça arrive… Ils ont téléphoné chez moi aujourd’hui. Résultat, ma mère est au courant pour tous les cours que j’ai loupés. Le pire, c’est quand elle a demandé à voir mon carnet, avec tous les mots signés de ma main, assez fidèles à l’original d’ailleurs, on peut dire que je me suis bien entraîné. Résultat, les chutes du Niagara, ma mère effondrée en larmes sur le divan du salon, se flagellant pour se punir d’avoir enfanté un monstre. Mon père faisant les cent pas d’un air sinistre, me prédisant un avenir d’escroc, de bon à rien, de sdf, de gangster. Ma soeur, quant à elle, gloussait de rire dans sa chambre, je l’entendais depuis le salon. Trop contente la sister, la voilà bien vengée de toutes les fois où il lui ont interdit quelque chose sous prétexte qu’elle est une fille et que je n’ai pas levé le petit doigt pour venir à son secours.
Un instant, j’ai cru qu’elle m’avait dénoncé, je me suis dit que j’aurais dû acheter son silence.. Mais non. C’était beaucoup plus simple, et j’avais tout prévu sauf ça. J’avais réussi à persuader les autorités du lycée que mon grand père était hospitalisé, mon petit frère fiévreux , ma présence nécessaire pour soutenir ma famille, ma maison inondée, mes parents en plein divorce tragique, que je souffrais d’une maladie chronique que l’on arrivait pas à diagnostiquer précisément, et quelques autres histoires du même genre. Je regardais les profs et l’administration avec sérieux, avec bonne volonté, parfois je réussissais même à fabriquer deux ou trois petits larmes tout à fait convaincantes, et comme ces absences étaient judicieusement réparties sur l’année et que mes notes n’étaient pas mauvaises malgré tout, on ne me posait pas trop de questions. Bref, ce paradis qu’étaient mes promenades au bord de la rivière, mes rendez vous avec Mathilde, mes rêveries, mes poèmes, mon univers à moi, tout cela aurait pu durer longtemps encore….
Mais voilà. Il y a eu la grippe. Celle dont ils parlent à la télé tous les jours. Et quand ils ont décidé de fermer le lycée, ils ont vu que j’étais absent depuis deux jours et ils ont gentiment pensé à prévenir mes parents pour que je ne retourne pas en cours lundi…... Ma mère a poussé un cri . A l’autre bout du fil, quelqu’un, une voix de femme, a-t-elle raconté ensuite à mon père, lui a dit qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. Quelques jours de plus chez moi me feraient le plus grand bien puisque j’avais été un peu souffrant, et me permettraient de me remettre tout à fait avant de reprendre le collier avec le courage et le sérieux dont j’avais toujours fait preuve depuis mon entrée au lycée. Elle a même ajouté que ma mère pouvait être fière de moi.
Le titre de cet article est la copie d'un lien donné par moteur de recherche quand je tape "origine des visiteurs", c'est à dire quels sont les mots-clef tapés par les gens qui ont atterri sur ce site. ( Recopié tel quel)
D'un côté on pourait dire qu'au moins la couleur est annoncée, on veut du gratuit, on ne va donc pas exploiter gratuitement quelque chose qui ne l'est pas.
D'un autre côté, qu'entend cet internaute par "gratuit"? Texte téléchargeable sans payer? Exploitable sans droits d'auteur?
On peut se poser la question du budget global de ce projet théâtre pour lequel une personne, sans doute l'animateur/trice demande un texte gratuit. L'animateur est-il payé? La salle est elle gratuite? les costumes et accessoires achetés ont-ils été gratuits? Les lumières et le son sont-ils gratuits? L'auteur est il moins important que les autres? Après tout, il va quand même grâce à son texte tenir occupés tous ces jeunes hooligans oisifs une bonne partie de l'année.....
On sait que les projets théâtres éducatifs ( écoles, mjc, centres sociaux, etc...) disposent de peu d'argent et qu'il est évidemment plus que tout important que ces projets se fassent et aboutissent: Peut on alors imaginer que les dirigeants des structures artistiques et culturelles qui les accueillent prennent suffisamment leurs projets au sérieux pour budgétiser la part de l'auteur aussi? Ou encore ( la meilleure solution par exemple à mon avis pour l'école ) que chaque établissement scolaire paie un forfait comme ils en paient déja un par exemple pour les photocopies de manuels scolaires? Ce qui ne rendrait pas l"auteur milliardaire (ça se saurait) mais lui ferait savoir qu'on a pris son travail au sérieux au moins autant que celui des auteurs de manuels scolaires..... qui font quand même eux mêmes pas mal d'emprunts aux auteurs..)
Je me pose également la question de l'incohérence de ce monde ou d'un côté on incite les gens à consommer, acheter, dépenser, et ou d'un autre côté l'artistique ne mériterait que le pillage. Un texte de théâtre vaut il moins qu'un T-shirt de marque ou une console de jeux?
Examinons maintenant les deux adjectifs choisis pour essayer de découvrir la perle rare qui assurera l'adhésion des participants et un sourire sur le visage des parents en fin d'année : Gratuit et drôle. Ceci en association avec "jeune". il s'agit donc de transmettre aux jeunes que les textes se téléchargent ( et se jouent) gratuitement, mais pas la musique, ni les films. ( Faites ce que je dis mais pas ce que je fais , bande de délinquants!) Il s'agit donc aussi de leur laisser croire que le théâtre est forcément un truc qui fait rire, ou plutôt, car je n'ai rien, au contraire, contre le fait de faire rire, que "drôle" est une qualité en soi, un préalable. (Car enfin ces pauvres petits on va leur donner ce qu'ils connaissent déja, pour ne pas les effaroucher, et puis le monde est déja assez dur comme ça, on ne va quand même pas faire/ voir du théâtre pour parler de tous ces trucs déprimants!)
En conclusion,je pense qu'on peut parler de choses graves d'une manière drôle. Mais qu'il est important de se pencher d'abord sur ce qu'on veut dire, puis sur la façon de le dire. Je me dis aussi qu'un spectacle est une synergie dans lequel l'auteur a sa place. On peut donc envisager de lui proposer une collaboration claire. Peut être n'aura t il pas le temps de se déplacer ou d'écrire, surtout s'il est souvent joué. Mais peut-être aura t il envie d'en savoir plus sur ces gens ( ici: ces jeunes) qui d'emparent de ses mots. Peut-être aura t il envie d'écrire pour eux. Peut-être sera-t-il enrichi des retours qu'ils lui feront. Bref, un vrai compagnonnage, gratuit ou non selon les circonstances.. Finalement, il me semble qu'un bon texte " pour les jeunes" ne se définit ni par sa gratuité ni par sa drôlerie, mais plutôt par ce qu'il leur apporte, comment il les fait évoluer, grandir, comment il développe leur curiosité, leur envie d'"aller voir", par sa capacité à les surprendre, à les aider à mettre en mots leurs pensées parfois encore un peu enchevêtrées OU au contraire à entrer dans l'univers des autres....
Voilà, c'étaitent quelques réflexions subjectives et évolutives ( si l'on m'apporte des contradictions intéressantes) inspirées par les mots clé de mon interlocuteur anonyme...
Un texte écrit pour "Impromptus littéraires" ( lien dans la colonne de gauche): Consigne: le texte doit commencer par "Ses doigts effilés aux ongles soignés caressaient....."
Les mains blanches
Ses doigts effilés aux ongles soignés caressaient le contrat avec une douceur obscène. Un contrat de quarante deux pages avec de nombreux passages en petits caractères que le vieux Bastien , assis en face de lui de l’autre côté du large bureau high-tech,ne pouvait pas lire de tout façon.. Il y avait longtemps qu’il ne pouvait plus se permettre de faire renouveler ses lunettes. « Excusez-moi, monsieur , dit-il avec douceur, mais je n’ai pas vraiment le choix, n’est ce pas ? »
- On a toujours le choix, Monsieur, heu…Bastien… Lambert…
- Il ne me reste plus rien, vous le savez bien.
- Sans doute avez vous dépensé trop vite et sans prudence, Monsieur Lambert. Vous auriez du prendre un conseiller financier.
Bastien ne répondit pas. La rondeur poupine du visage de l’homme derrière le bureau contrastait avec ses longs doigts qu’on aurait dits comme neufs, aseptisés, inhumains. Le visage, orné de lunettes fines, lui donnait l’air étonné mais roublard d’un vieil enfant satisfait. Bastien se rappela soudain une chanson que chantait son grand père.
Ils ont les mains blanches Les mains maquillées Ils ont les mains blanches Par l'or elles sont souillées Ca sent le trafic, c'est sale, c'est malsain Voilà c'qu'on appelle un poil dans la main !
-Pardon ? dit l’homme avec une légère touche d’agressivité qu’il n’avait pas tout à fait réussi à contenir. Que chantez-vous ? Pourquoi riez-vous ?
« Je ne m’étais pas rendu compte que je chantais, dit Bastien », et l’homme crut le voir se redresser un peu, prendre confiance en lui en quelque sorte, ce qui n’était pas cohérent avec la situation, mais après tout, il retombait sans doute en enfance. « Quant à rire, ajouta Bastien paisiblement, c’est avec les chansonnettes une des dernières choses que je peux m’offrir, voyez vous. Mais finissons-en. Lisez-moi le résumé de ce contrat et je le signerai. »
L’homme lut : « Monsieur Bastien Lambert, ayant épuisé la retraite qui lui a été versée à l'âge de soixante dix ans, il y a dix ans, et ne pouvant plus subvenir à ses besoins, étant sans famille vivante, accepte de se vendre comme esclave à Monsieur Jean Foxy-Crook, directeur de la banque Shark Ltd, lequel s’engage à le nourrir et le loger contre dix heures de menu travaux quotidiens dans sa maison de campagne, jusqu’à ce que Monsieur Lambert soit trop vieux ou trop invalide pour s’acquitter de ces travaux. Il sera ensuite dirigé vers une structure apte à gérer la situation »
Bastien signa et alla s’asseoir dans le hall, en attendant que l’on vienne le chercher pour le conduire chez Monsieur Foxy-Crook. Par la fenêtre il contemplait un ciel immense ou flottaient des nuages dorés par le couchant. Il songea au tableau qui ornait la salle de classe de son enfance. Un peintre Anglais dont il avait oublié le nom. Un nuage dessina un instant les traits de Rose-Marie, morte depuis quinze ans déjà, et Bastien sourit. Avec un peu de chance, il mourrait avant qu’on ait à l’emmener à l’abattoir.
Ca y est, j’ai réussi. Je suis passée. Je n’écrirai pas ici comment, au cas où ces writpism tomberaient entre leurs mains. Je ne voudrais pas causer d’ennuis à ceux qui m’ont aidée. Moi, ils peuvent m’interroger. Je ne dirai rien.
6 ianvrou
Je me suis installée dans un petit albregho proche de la mer, au bout de la plage. La mer est d’un violet sombre aux reflets argentés, le sable d’un blanc bleuté. Quelques pêcheurs essaient d’améliorer leur ordinaire mais on dit que les eaux de cette mer ne renferment plus grand chose. De baigneurs, point. Le patron de l’albregho est un vieil ours taciturne et discret, ça me convient. Il ne pose pas de questions. Quand je suis rentrée à l’heure des repas il dépose sur la table devant moi une assiette remplie de plats étranges mais qui sentent bon et que je dévore volontiers . Si je suis dans ma camroom il frappe à la porte et dépose mon repas devant, à même le sol, sans attendre que j’ouvre. J’ai le sentiment d’être la seule cliente. Il est vrai que l’endroit n’incite guère au tourisme avec ses sombres rues presque désertes et ses habitants pressés dont on ne croise jamais le regard, que le vent est glacial depuis hier et que l’albregho, de surcroît, grince de tous ses murs à vous donner le frisson.
14 ianvrou
A force de traîner dans le quartier de Sbyhar et d’y boire des srevez seule à ma table en observant les consommateurs, j’ai fini par lier connaissance avec quelques habitués qui me tolèrent, faute de mieux. Je ne sais combien de temps il me faudra pour avoir une vraie conversation avec eux. Je ne peux pas rester ici indéfiniment.
20 ianvrou
Curieusement, c’est le patron de l’albregho qui m’a parlé le premier. Il m’a même dit son nom : Avmal. Ici, c’est une marque de confiance énorme. Je lui ai dit le mien, enfin, celui que je me suis donné ici, Nelzia. Il a souri. Je sais qu’il sait que je mens. Peut-être ment-il aussi. Pour le reste, il m’a parlé des rites de fravel , qui arrivent bientôt. Il m’a conseillé de me cacher pour regarder. Il dit que c’est dangereux pour une étrangère. J’ai osé lui demander si les Autres seraient là. Il m’a regardé, à hésité. « Toutes les nouvelles lunes de fravel et d’agsto, oui »
-Et vous aller devoir leur donner......
-Oui. On ne peut pas faire autrement. C’est le prix à payer.
Je sens la vieille peur qui revient, mais aussi l’excitation du danger et de l’inconnu. Je voudrais bien contacter Rez44, mais il faut attendre que le vaisseau soit suffisamment proche pour pouvoir relayer mon pauvre falamicr vieille génération, ce qui devrait tomber aux pleines lunes de ianvrou, dans trois jours
7 fravel
Plus que deux jours avant les nouvelle lunes. Dans le quartier de Sybhar je suis devenue plus proche d’un groupe d’hommes et de femmes qui semblent préparer quelque chose. J’ai été tentée de leur dire d’où je viens et pourquoi je suis là, mais je ne l’ai pas fait. Ils portent tous des vêtements qui cachent en grande partie leur corps. Je sais pourquoi. Je sais que leur corps a été mutilé, amputé bien des fois déjà. Je crois qu’ils vont se révolter . Je crois que j’ai choisi le moment parfait pour venir sur cette planète.
15 fravel
Je suis cachée dans la cave d’Avmal. Les Autres sont venus sûrs d’eux et repartis en déroute, mais ceux d’ici y ont laissé bien des vies aussi. Avmal a disparu et je n’ai presque plus de provisions. Je n’ose pas sortir tant que je n’ai pas une chance de courir au ponton de décollage pour y retrouver mon passaviek, s’il est encore vivant. Pas après avoir vu les Autres, l’horreur des affrontements, le sang sur le sol, les deux couleurs mêlées. Ma plugcard est pleine d’images et de sons. Ils me croiront enfin là bas. Ils sauront que ces signaux captés à l’observdom n’étaient pas imaginaires . Ils sauront que les ancêtres de ces terriens émigrés troisième génération n’auraient jamais dû écouter les promesses des beaux parleurs.
22 favrel
Avmal est rentré dans la nuit. Un vrai sourire, le sourire de quelqu’un qui a fait ce qu’il fallait.
- Tu vas partir , Nelzia ?
Je l’ai trouvé beau avec ce sourire là, avec son visage fatigué, ses vêtements recouverts de poussière rouge. Il n’y avait pas de poussière rouge à proximité de la ville, de la plage ou de l’albregho.
- Tu voudrais retourner sur terre, Avmal ?
- Non, c’est chez moi ici. Malheureusement, c’est aussi chez les Autres. Ils étaient là avant nous. En nous installant ici, nous avons envahi leur espace, modifié l’équilibre de leur écosystème et détruit les petits animaux et les plantes dont ils se nourrissaient pour y installer les nôtres….Pour eux, il n’est que juste que nous…..
- Mais la révolte ? les morts ? Vous vous êtes libérés, non ?
- Libérés de quoi ? Ca fait des décennies , Nelzia. Ils peuvent tout aussi bien dire qu’ils doivent se libérer de nous, qui nous sommes installés chez eux sans y réfléchir...Ca ne rime à rien. Ils partent et ils reviennent. Ils nous tuent, nous les tuons. Parfois ils sont plus forts, parfois c’est nous. Mais on n’arrive pas à trouver de solution. Et pourtant, il faudra bien qu’on y arrive, un jour. Je reviens de chez eux. J’ai parlé avec leurs dirigeants. Je parlerai encore. C’est dur, à cause de tout ce qui nous sépare. C’est déjà dur de se comprendre avec un voisin. Alors, tu imagines !
Il caressait mon visage. Je caressais le sien. Nous sommes restés ainsi longtemps. Et d’une manière toute naturelle, je l’ai suivi jusqu’à sa chambre.
Je ne dirai rien
Je ne dirai rien.
Les beaux parleurs règnent toujours sur ma planète.
Il y a quelquesannées, Christineest intervenue plusieurs fois à ma demande dans un atelier théâtre lycéen, et ses conseils, son approche de la scénographie en particulier, nous ont amenés à réfléchir avec curiosité et jubilation sur les possibilités et les difficultés de l'espace scénique. J'ai été reconnaissante de travailler avec quelqu'un qui avait l'expérience de projets largements financés mais aussi de projets pauvres... ( notre cas évidemment). Christine a un parcours artistique incroyablement long et riche et sa présence a enrichi notre travail.
Je viens de recevoir l'info ci-dessus que je relaie ici. Je ne peux pas scanner actuellement et j'ai trouvé simplement les liens notés plus haut. Il vous faudra donc aller juqu'à Apt pour en savoir davantage sur l'exposition et le stage. Si j'ai une photo, je l'ajouterai plus tard.
Philippe Ordioni : Autoportrait Bayginophile/ Série "Effusions"
Philippe ( lien du blog dans la colonne de gauche) travaille actuellement sur 2 projets ( séries) en lien avec le travail de la plasticienne et peintre Rodia Bayginot: "Effusions" et "Bipèdes mobiles"