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  • : Le blog de danielle vioux
  • : Extraits de textes (théâtre, nouvelles, romans, fragments,poèmes, chansons) textes brefs et chroniques, Liens avec d'autres sites d'artistes croisés sur ma route. J'attends d'autres rencontres artistiques, d'autres projets, des propositions pour créer ensemble.
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  • danielle vioux
  • .J'écris pour le théâtre, et aussi  des romans, des nouvelles, des scénarios, de la poésie. J'ai enseigné l’anglais et le théâtre en lycée,  Membre du GRETE ( théâtre / éducation) , des E.A.T , du PEPS. Je mène des actions et monte des projets concernant le théâtre et les auteurs avec le Théâtre des 1001 portes et parfois en partenariat avec Liber Libra.
Lectures, mises en espace ou mises en scène, stages.
  • .J'écris pour le théâtre, et aussi des romans, des nouvelles, des scénarios, de la poésie. J'ai enseigné l’anglais et le théâtre en lycée, Membre du GRETE ( théâtre / éducation) , des E.A.T , du PEPS. Je mène des actions et monte des projets concernant le théâtre et les auteurs avec le Théâtre des 1001 portes et parfois en partenariat avec Liber Libra. Lectures, mises en espace ou mises en scène, stages.

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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 13:17

  Texte écrit pour "impromptus littéraires  www.impromptuslitteraires.fr/

d'après les 6 dernières consignes à la fois...

( une consigne chaque dimanche soir minuit )

 

 

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L’été s’éternisait en stridences de cigales et vibrations de chaleur propices aux mirages. Derrière les persiennes  du vieux mas  du Luberon qu’il gardait en l’absence de sa propriétaire, Simon, assis nu devant son ordinateur, à côté du  ventilateur poussif, persistait à écrire un peu chaque jour, histoire de se plier aux vieux adages ;  mais c’était la nuit, surtout, qu’il se relevait d’un sommeil agité et de combats farouches avec des hordes de moustiques cannibales, pour saisir le fil d’histoires nouvelles et tenter de les raconter tant bien que mal afin de calmer l’impatience de son éditeur. « La nuit n’est jamais complète », se plaisait-il à répéter  à l’heure du pastis au comptoir du bar du village, « sans ce travail d’écriture nourri par les rêves ». On acquiesçait avec bonne humeur puis on parlait d’autre chose. Ensuite Simon rentrait  à pied, un peu éméché, massacrant de vieux airs des Doors .

 

Cette nuit-là, il fut éveillé de son sommeil alcoolisé par un grattement obstiné derrière les persiennes. Il finit par se lever, et tandis qu’il ouvrait la fenêtre le tissu qu’il avait noué autour de ses hanches glissa et le révéla  au nouveau venu dans toute sa splendeur légèrement bedonnante  Le Chat Botté ne sembla pas s’en émouvoir. D’un bond il entra dans la chambre et s’affala dans  le vieux fauteuil en cuir en ronronnant de plaisir. Simon n’eut pas le temps de s’étonner de cette intrusion que déjà le Petit Chaperon rouge enjambait la fenêtre et se posait sur le divan, avec sur ses épaules la fée Clochette qui se lissait les ailes en faisant tintinnabuler ses grelots. Peu après arrivèrent le petit Poucet, l’Ogre et la fée Carabosse, et pour finir le vieux Pêcheur, le jeune « Sept d’un coup » et une vieille femme qui se présenta comme «La grand-mère », sans préciser de quel conte elle avait bien pu s’échapper. Tout ce petit monde sortit de diverses besaces de nouvelles bouteilles et   des tabacs odorants, tandis que Simon essayait vainement de mettre un peu d’ordre dans tout cela, de répéter qu’il ne fumait plus depuis des années et de comprendre pourquoi une horde de fêtards en route pour un bal masqué ( quoi d’autre ? ) avait décidé de faire escale chez lui.

 

Il se demanda au début  si le pastis avait été plus chargé qu’à l’accoutumée ou si l’on y avait joint quelques suppléments imprévus. Puis les compagnons se révélèrent si joyeux et  la fête si étonnante qu’il cessa de se poser des questions. Il tenait là, bénéfice supplémentaire, le thème de sa prochaine nouvelle, qui lui permettrait de boucler enfin le recueil et d’entendre son éditeur s’exclamer « Je ne sais pas où vous allez chercher ces histoires à dormir debout, Simon, mais avec un peu d’érotisme ça devrait passer. » Il prit quelques notes sur un bout de serviette en papier que le Petit Chaperon rouge jeta dans la poubelle par mégarde. Mais il n’eut pas l’occasion de le regretter car déja  il s’était endormi sur le tapis rouge. Au réveil, il constata que tous étaient partis, sauf la Grand-mère, qui, avait quitté ses vêtements et dormait sur le canapé, aussi nue que Simon sur son tapis. Elle  semblait un peu  jeune pour son rôle et Simon contempla longuement, avec bonheur, avec gratitude, la Belle au bois dormant qu’elle était devenue. Son éditeur serait content.

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